Itération imaginaire

Invité par la Ville de Neuchâtel à rejoindre un projet de résidences artistiques locales, le Laténium accueille un artiste pluridisciplinaire durant quatre mois. Ingénieur designer de formation, Joan Schertenleib s’est accordé une année sabbatique pour développer pleinement son art. Son travail se base sur le principe de l’itération, qu’il définit comme « la répétition d’une démarche approximative dans le but d’affiner une création ».Ce phénomène cyclique, l’artiste l’observe partout, que ce soit dans toute forme de mouvement, d’apprentissage, ou d’évolution : « une civilisation, c’est toute une série de petits gestes, d’outils et d’objets qui s’enchaînent ». Grâce à des outils numériques de modélisation 3D utilisant l’itération pour créer des formes, Joan Schertenleib travaille sur la fabrication de structures. Visuellement, il s’inspire de motifs organiques et systématiques, comme les os, les lichens, les arrangements rocheux ou le corail. Ses créations, à la structure complexe, se ressemblent tout en restant uniques.

Au Laténium, Joan Schertenleib a été très touché par l’art celte qu’il voit comme rempli de sens. Chaque objet fonctionnel est doté d’une valeur symbolique, un aspect qu’il souhaite questionner avec son art. Dans son travail, l’action répétée engendre des réflexions et questionnements qui ne cessent d’évoluer. Par ailleurs, l’artiste pense que la pratique artistique crée des ponts entre le conscient et l’inconscient. À quoi va nous mener notre prochaine itération ? Dans une société qui semble parfois vide de sens, comment cheminer sans objectif ?

Finalités de la résidence

À mi-chemin de sa résidence, Joan Schertenleib a souhaité organiser deux rencontres avec le public, dans son atelier situé dans le cabanon romain, afin de pouvoir échanger sur son travail. L’artiste s’est ainsi exprimé sur ses démarches artistiques et sur l’avancée de sa résidence. Finalement, à l’issue de son séjour, l’artiste souhaite prolonger sa recherche artistique en proposant un concept d’exposition au Laténium. Selon lui, créer des formes organiques grâce à un ordinateur soulèvent une série de questions qu’il souhaite approfondir, notamment par le biais d’une grande installation immersive générée par des outils numériques 3D, incorporant du son et du mouvement. Une expérience à découvrir dans le hall du musée dès le 8 mai.